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Frédéric de Kemmeter
Train & signalisation - Obser-vateur ferroviaire depuis plus de 30 ans. Comment le chemin de fer évolue-t-il ? Ouvrons les yeux sur des réalités complexes de manière transversale
Une des cinq rames exploitées par Lumo. Il s'agit de rames Hitachi Class 803, vue ici lors de tests à Edimbourg-W. (photo MrBoyt via wikipedia)
En 2015, le régulateur britannique ORR - l'Office of Rail and Road -, lançait un appel à manifestation d'intérêt pour une exploitation en open access à soumissionner pour des relations supplémentaires sur la ligne de la côte Est, permettant à une nouvelle entreprise d'exploiter des services de trains en plus de l'opérateur de franchise existant. Il s'agissait de booster une ligne importante mais plutôt malmenée à l'époque où c'était Stagecoach en partenariat avec Virgin qui détenait une franchise qui va s'avérer par la suite calamiteuse. Au retrait de Virgin Trains East Coast, succéda en juin 2018 LNER - London North Eastern Railway -, une société appartenant à DfT OLR Holdings, c'est à dire à l'État britannique. Cet épisode amena à de fortes critiques sur le système des franchises et renchérit les malédictions pesant sur cette ligne mythique de la côte Est.
Caractéristiques
Opérateur :
Filiale / Division :
Branche :
Segment commercial :
Transport international :
Premiers services :
Type de train :
Constructeur(s) :
Site web officiel :
Lumo
FirstGroup Ltd
Transport voyageurs
Grande ligne
Non
25 octobre 2021
Rames automotrices
Hitachi Rail
Lumo
Depuis 2016, cela commençait à sentir le souffre pour le système ferroviaire britannique, plombé par un avenir marqué par le Brexit, des attentats (Londres, Manchester) et une économie qui se tassait. Cela n'empêchait cependant pas FirstGroup d'entreprendre l'étude de projets au-delà de ses cinq franchises en exploitation. L'opérateur disposait déjà d'une solide expérience dans l'exploitation ferroviaire, et possède même l'expérience de l'open access avec sa participation dans Hull Train. Elle ne se lançait donc pas dans l'aventure de la côte Est à l'aveugle...
Outre ses vues pour reprendre à Virgin les services lucratifs de l'autre ligne anglaise emblématique, celle de la côte Ouest, FirstGroup répondit à l'appel à manifestation d'intérêt de l'ORR, qui lui octroya en mai 2016 un accord de 10 ans pour d'exploiter entre Londres et Edimbourg cinq trains par jour et par sens via les gares intermédiaires de Stevenage, Newcastle et Morpeth à partir de 2021.
Dans un premier temps, la filiale constituée par First Group s'appela East Coast Trains. Le business modèle était d'emblée centré sur un service à bas coût à classe unique, à l'instar de Flixtrain, du Ouigo de la SNCF ou de l'Avlo de la Renfe. FirstGroup compte vouloir attirer des passagers aériens vers le rail, et non concurrencer Virgin ou LNER. Les deux tiers des trajets entre Edimbourg et Londres se font en effet en avion. East Coast Trains prévoit d'offrir un tarif moyen inférieur à 25 £ (29 euros) avec de nouveaux trains offrant une connexion Wi-Fi gratuite et une restauration à bord.
Pour ses services, East Coast Trains prévoyait le leasing de cinq rames Hitachi de la gamme Azuma mais agencées en classe unique et d'une longueur moindre, de cinq voitures. Dès 2020, le mandat de East Coast Trains était de «réimaginer le rail». La directrice générale de East Coast Trains, Helen Wylde, expliquait à Modern Railways que la société avait engagé Insight House pour effectuer une étude client, qui avait identifié que la question la plus importante à poser était de savoir pourquoi les gens voyageaient. L'ambition de East Coast Trains était de recommander un siège aux futurs passagers en fonction de leurs préférences de voyage, de sorte que les voyageurs d'affaires puissent profiter d'un environnement calme pour travailler tandis que les groupes de voyageurs de loisirs puissent être assis ensemble dans une autre partie du train.
Elle soulignait que seulement 8% des personnes au Royaume-Uni utilisent régulièrement les trains, et a déclaré que l'objectif est de fournir une option de voyage plus verte, abordable et facile à utiliser. La société réalisait ainsi un investissement de 15 millions de livres (17,6 millions d'euros) dans la numérisation pour être une entreprise sans papier. « Voyager au Royaume-Uni ne devrait pas coûter une fortune et ce ne devrait certainement pas être la planète qui paie. Quel que soit votre mode de transport préféré, nous serons probablement plus abordables et plus respectueux pour la planète. Nous pensons que tout le monde a le droit de voyager avec style. Nous donnons aux gens les moyens de faire des choix de voyage écologiques vraiment abordables sans compromettre le confort. »
Septembre 2021 : le service s'appelle désormais Lumo
Le 7 septembre 2021, une présentation officielle donnait le nom du futur service : Lumo, un nom de marque basé sur le concept de luminosité en mouvement. Lumo présentait alors aussi sa rame Hitachi, une Class 803 de Hitachi Rail commandées en mars 2019 et financées par Beacon Rail Leasing Ltd dans le cadre d'un contrat de 100 millions de livres sterling sur 10 ans (117 millions d'euros). Le véritable départ était prévu pour fin octobre.
Le 21 octobre 2021, le premier train Lumo en avant-première quittait Londres King-Cross pour Édimbourg avec des passagers à bord. Le 25 octobre était l'envois du service commercial. Initialement, deux trains par jour dans chaque sens circuleront (un le samedi), avec l'ambition d'augmenter ce nombre à quatre avant Noël et de lancer l'horaire complet à la mi-février 2022. Le démarrage échelonné des services est principalement dû à la nécessité de formation complète du conducteur.
Le personnel de bord de Lumo est présenté comme étant des "ambassadeurs", et non des chefs de train ou accompagnateur. Il a suivi un programme de formation de 12 semaines. Lumo compte 90 membres de personnel de bord, tous basés à Newcastle, où se trouve le siège de la société, et a créé une académie pour la formation en interne. Lumo emploie 30 conducteurs de train, dont 5 moniteurs et une moitié comme apprentis. Les 60 autres personnes sont donc des ambassadeurs de bord, dont 45 % de femmes et 90 % de novices du rail. Beaucoup proviennent de secteurs comme l'aviation et l'hôtellerie. Deux ambassadeurs seront nécessaires sur chaque service de train, ce rôle étant essentiel à la sécurité, bien que les portes soient contrôlées par le conducteur. Les ambassadeurs seront responsables de tous les aspects du service à bord, y compris la protection des revenus, la restauration et le nettoyage.
Le premier horaire de cet automne 2021 était le suivant :
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