La 2005 fraîchement repeinte en livrée d'origine, lors d'un mémorable périple du PFT en ce samedi 24 mai 2014 (Erquelinnes, photo Mediarail.be)
Voici la seconde et dernière série CC électrique de la SNCB après la série 18 d'Alsthom. Cette locomotive est un pur produit des bureaux d'étude d'ACEC et est motivée autant par les besoins de la SNCB que... par une demande pressante de l'industrie, dont «_il fallait regarnir le carnet de commande_», d'après les mauvaises langues du moment. ACEC avait justement un projet grandiose d'une locomotive quadricourant tout en thyristors, un appareillage dernier cri de l'électrotechnique de l'époque. Réétudiée, la série 20 devint rapidement une monotension de forte puissance posée sur des bogies C, poids de l'appareillage oblige.
Côté technique, la SNCB utilisa une fois de plus des bogies SLM, mais profondément modifiés, avec traction basse, sommiers répartiteurs, balanciers transversaux et un grand nombre d'amortisseurs. Le grand saut dans l'inconnu fut celui de l'appareillage électrique : la bonne tenue des thyristors sur des dizaines d'automotrices autorisait tous les espoirs. Mais l'utilisation du thyristor obligeait à employer l'électronique de commande, qui posa des problèmes de fiabilité qu'il a fallu patiemment résoudre. C'est qu'en courant continu, l'extinction naturelle du thyristor n'est pas possible, ce qui entraîna une mutation complète du schéma de la série 20.
Caractéristiques techniques
Type de locomotive :
Surnom :
Classement :
Constructeur(s) :
Exemplaires construits :
Mise en service :
Exploitant(s) :
Disposition des essieux :
Écartement :
Alimentation :
Moteurs de traction :
Chaîne de traction :
Puissance continue :
Vitesse maximale :
Masse en service :
Longueur :
Electrique
-
série 20
2001-2025
BN, ACEC
==> 25 engins
1976-1978
SNCB
CC
standard 1.435mm
3kv DC
6 DC type LE 772 G
hacheur à thyristors
5.150kW
160km/h
111 T
19,504m
Cette accumulation d'innovations demanda donc des ajustements et des modifications pour obtenir, in-fine, deux demi locomotives au niveau chaîne de traction. L'engin délivrait une puissance jamais atteinte en moteurs DC : 5.150kW, un temps la locomotive la plus puissante du Continent. La série 20 qui débarque sur les rails en 1976 est la dernière à recevoir la livrée verte intégrale, à l'exception des deux dernières machines qui recevront directement une livrée à dominante jaune.
Elles sont rapidement engagées, comme la série 23 vingt ans plus tôt, sur la difficile ligne Bruxelles-Luxembourg. Elles conviennent parfaitement pour cet axe au profil tourmenté. Les conducteurs des autres trains racontaient «_qu'ils savaient quand ils allaient croiser une 20 : la tension chutait à la caténaire..._». La série 20 fut ainsi dominante sur l'axe luxembourgeois jusqu'à l'arrivée de la série 13 en 2001. Elles étaient les reines de la traction des trains internationaux, et notamment des lourds trains de nuit estivaux, parmi lesquels les Trains-Autos-Couchettes dont certains pouvaient aligner jusqu'à 16 véhicules. Cette glorieuse époque se termina au moment même ou, en 2003, elles étaient encore les bienvenues pour la traction de certains trains comportant des voitures M6, récemment arrivées.
Courant 2012, l'arrivée massive de la série 18 entraîna par chaise musicale le déplacement de la série 13 vers le trafic fret de B-Logistics, qui disposait en outre de la série 28/29. La série 20 devînt clairement excédentaire et un arrêt des révisions fut défini par la SNCB, diminuant drastiquement le nombre d'engins en ordre de marche. Elles furent définitivement retirées du service au 1er janvier 2014 et une bonne partie du parc fut ferraillé.