La 1202 était exposée à Saint-Ghislain, le 27 juin 2010 (photo Mediarail.be)
A l'inverse des autres locomotives, on classe la série 12 en bitension car c'est la seule des séries 11, 21 et 27 a pouvoir rouler sous tension alternative, en l'occurence le 25kV français. L'idée était de les engager sur le trafic Mouscron-Lille et Tournai-Lille, dont les rames voyageurs ne dépassaient pas les 4 à 6 voitures M4 en réversibilité. Mais il fut prévu aussi de les inclure dans le trafic marchandises, avec des rames de 800 T à 80km/h. La SNCB n'obtînt l'électrification de Tournai-Lille lorsqu'il apparu que dans la première moitié des années 1990, le TGV passerait provisoirement par Blandain et Lille en attendant une LGV belge retardée. Sans cela, on roulerait encore de nos jours en diesel sur cet axe...
Techniquement, la série 12 est une émanation de la série 21, dont tout l'équipement en 3kV fut conservé. En réduisant le freinage rhéostatique et en supprimant le lest, il fut possible d'ajouter un transformateur assez simple complété par deux ponts redresseurs en série : un pont de diodes et un pont mixte diodes/thyristors. Le monophasé abaissé et stabilisé à 3kV est ainsi utilisé de manière classique par les hacheurs.
Caractéristiques techniques
Type de locomotive :
Surnom :
Classement :
Constructeur(s) :
Exemplaires construits :
Mise en service :
Exploitant(s) :
Disposition des essieux :
Écartement :
Alimentation :
Moteurs de traction :
Chaîne de traction :
Puissance continue :
Vitesse maximale :
Masse en service :
Longueur :
Electrique
-
série 12
1201-1212
BN, ACEC
==> 12 engins
1986-1987
SNCB
BB
standard 1.435mm
1.500V - 3.000V DC
25kV AC
4 DC type LE 622 S
hacheur à thyristors
3.150kW
160km/h
85 T
18,65m
La série 12 fut bel et bien engagée sur les IC Anvers-Lille dès leur livraison. Très sporadiquement, leur carrière les amena jusqu'à Paris-Nord pour palier un manque de série 15, 16 ou 18, voire d'une CC40100 en panne. Les rames M4 ayant une très légère surlargeur à peine tolérée par la SNCF, ce sont les AM96 bitension qui les remplacèrent dans la seconde moitié des années 90. Les 12 engins se répartissèrent alors sur quelques IC voyageurs du service intérieur (Scharbeek-Mouscron notamment), ainsi que sur le trafic marchandises, les menant jusqu'à Calais-Eurotunnel, Dunkerque et au triage de Somain (Douai). La faiblesse de leur charge remorquée ne militait pas pour le trafic Anvers-Bâle qui devait passer par l'Athus-Meuse, précisément en cours d'électrification en...25kV. Et puis, les chaînes de traction migraient des thyristors vers les GTO, puis les IGBT, de sorte que la technologie des 12, bien que récente, était devenue rapidement obsolète.
Néanmoins, un pool fut constitué avec la au début des années 2000, pour un parc exclusivement dédié au trafic fret. Malheureusement, la crise de la sidérurgie, vâche à lait du fret ferroviaire, provoqua une chute dratique du trafic, rendant la série 12 excédentaire. Il fut question d'une vente, puis d'une utilisation par OSR (On Sight Rail), la filiale de B-Cargo en France, mais le projet n'alla pas plus loin que sur papier. Entretemps, la série 13 prenait en charge tout le corridor Sibelit Anvers-Bâle, et la série 12 devenue inutile fut mise en parc à Stockem (Arlon). En 2013, la 1203 fut expédiée en Tchéquie pour un test suivi d'une transformation par la firme privée CZ-loko. Il en ressorti en 2016 une EffiLiner 3000 destinée à la location. Rappelons que le réseau tchèque et slovaque disposent de la caténaire 3kV DC et 25kV AC. A l'été 2016, toute la série 12 quitta Stockem pour la Tchéquie, en vue d'une nouvelle vie.