Frédéric de Kemmeter
Train & signalisation - Obser-vateur ferroviaire depuis plus de 30 ans. Comment le chemin de fer évolue-t-il ? Ouvrons les yeux sur des réalités complexes de manière transversale
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Le wagon à 8 essieux de type Saadkms, construit par WBN (photo WBN)
Ces wagons sont ceux d'une première série. Ils sont classés Saadkms :
S =
aa =
d =
k =
m =
s =
Caractéristiques techniques
Wagon de série :
Surnom :
Type exact :
Constructeur(s) :
Exemplaires construits :
Mise en service :
Exploitant(s) :
Composition essieux :
Ecartement :
Vitesse maximale :
Tare :
Capacité de charge max :
Longueur hors tampons :
wagon plat à bogie de type spécial
wagon à 6 essieux ou plus
sans étage, transport de véhicules
wagon à 6 essieux ou plus avec charge < 50T
longueur utile de 18 à 22m
vitesse limite à 100km/h
S
néant
Saadkms
Greenbrier, WBN,
Grampet Debreceni Vagongyár (Hongrie)
?
1981 à ...
Ökombi, Railpin (Hupac)
2 bogies de 4 essieux
standard 1.435mm
100km/h
18 T
42 T
19.170 mm
A l’initiative du suisse Hupac, le constructeur de wagons Talbot à Aix-la-Chapelle conçut en 1980 un wagon à plancher surbaissé. Il s'agit d'une amélioration par rapport à ceux qui existaient précédemment. Ce wagon avait une longueur de 19,09 m entre tampons diagonaux et était équipé de deux bogies à quatre essieux. Il pouvait emporter un camion complet de 38 T, qui était la limite des poids lourds de l'époque, relevée plus tard à 40 T. Son poids à vide ne dépassait pas 17 t. Avec ce type de wagon, selon l'UIRR, une économie de quatre essieux était réalisée par poids lourd transporté par rapport au wagon de ROLA existant.
Après des essais concluants, 200 wagons furent livrés en 1981 à la DB et 40 à Hupac. En 1985, Hupac commanda 40 wagons supplémentaires et les ÖBB 120. Par la suite, Hupac et Ökombi augmentèrent leur parc de wagons de façon continue. Au 01.07.2000, Hupac en possédait 230 et Ökombi 550. D'autres unités étaient encore en commande et en voie d'être livrés, car après 20 années d'exploitation, les circulations annuelles atteignaient les 200.000 km et plus. Mais la rentabilité du concept ne fut jamais au rendez-vous en Allemagne, et Kombiverkehr arrêta toutes les circulations intérieures dès 1994, l'Autriche et la Suisse les maintenant sous réserve de subventions.
On le sait, la possibilité d'obtenir un plancher bas ne tient qu'à la conception des bogies et au diamètre des roues des essieux. C'est ce point critique qui a fait que la ROLA ne fut pas acceptée dans le Benelux ni en France, en combinaison avec d'autres réticences diverses n'ayant pas trait à la seule technique...
Les bogies de type BR 85 sont à eux seuls d'une grande sophistication, comme on le voit sur ces deux clichés. Ils pourraient ressembler à ceux d'un tram. Les roues sont de petit diamètre, proche d'un lorry de secours, ce qui augmente mathématiquement les tours de roue à vitesse égale, augmentant donc d'usure. Il a fallu aussi construire tout un arsenal de mesures techniques pour la suspension, le freinage et l'inscription des bogies en courbe, notamment au niveau des aiguillages. Ce dernier point a donné quelques soucis à l'exploitation, tant en Suisse qu'en Autriche, lors du passage dans les coeurs d'aiguillages....
La conception du bogie diffère d'un constructeur à l'autre. Chez WBN, le bogie est de type 690, monté à l'origine sur les wagons de la DB, ainsi que ceux de chez Hupac. L'atelier de Dedrecen, en Hongrie, reconverti en rénovation de wagon, monte le Saadkms sur une classique suspension à ressort à lames, comme l'illustre le cliché ci-dessus.
Afin d'obtenir l'effet route roulante avec un plancher aussi bas, il fallait aussi trouver une solution pour les extrémités des wagons : une poutrelle munie des tampons de choc ad-hoc ainsi que de l'attelage à vis normalisé. La solution fût l'instauration d'une poutrelle amovible : seuls les premiers et derniers wagons disposent de ladite poutrelle sur tout le train, afin de permettre l'accrochage de la voiture voyageurs. Les terminaux disposent ainsi d'une petite réserve de poutrelles d'extrémité, à placer selon la composition du train.
Le wagon Saadkms a également un cousin à dix essieux : le Saadkkms.
Un Saadkkms à dix essieux, tout neuf, avec sa traverse d'extrémité supportant les tampons (photo Grampet Debreceni Vagongyár)