La question du transformateur
C'est la caractéristique même des locomotives à conversion de courant de la première époque : le transformateur embarqué peut être très lourd, ce qui impacte sur la tenue de voie. Ce poids est encore augmenté sur les machines quadritension par la présence du 15kV 16²/³Hz, car la faible fréquence de ce courant oblige à augmenter considérablement la section des circuits magnétiques.
L'objet encombrant que représente le transformateur se justifie aussi par son système de refroidississement. A l'origine refroidi par huile, les transformateurs des années 60 le sont ensuite par gaz. Cette technique a permit d'utiliser des isolants de classe H permettant ainsi de réduire les sections de cuivre des enroulements, et donc du poid total du transformateur.
Le transformateur ne donnant qu'une tension fixe, le démarrage et le réglage de la vitesse s'effectuait par utilisation d'un rhéostat et par modification du couplage des moteurs DC. L'élimination des résistances et le changement de couplage des moteurs se faisait au moyen des traditionnels contacteurs commandés par arbre à cames entraîné par servo-moteur, en usage sur toutes les machines à rhéostats de cette époque.
Le grand progrès vient avec les BB 22200, des années 1975. Toujours avec le moteur à collecteur (monté sur bogie monomoteur), l’équipement de base est un hacheur de courant à thyristors. Sous 1500 V il est branché directement après un filtre self – condensateur ; en monophasé, le secondaire du transformateur alimente un pont de Graëtz à thyristors. Les rames à grande vitesse de la première génération – TGV Sud Est – bénéficieront d’une configuration analogue.
Le schéma ci-dessous présente les différentes configurations de traction de la locomotive CC40100 de la SNCF.