Le chemin de fer en Belgique bénéficie – ou subit selon les points de vue – d’un traitement politique particulier, qui reste jusqu’à ce jour une prérogative strictement nationale. Le gouvernement fédéral reste le seul responsable de la tutelle sur le rail belge, comme c’est le cas dans beaucoup d’autres pays.
Le tableau ci-dessous résume les différents ministres qui se sont succédés à partir de 1980, ainsi que le parti auquel/à laquelle il/elle appartenait, et le nom du gouvernement. A droite, sont résumés les différents CEO au fil de l’histoire de l’entreprise ferroviaire.
On constate qu’il y a nettement moins de CEO qu’il n’y eut de ministre, dans une logique de continuité de la gestion ferroviaire, qui fait heureusement l’impasse sur les soubresauts de la politique belge. On constate aussi la séparation de l’entreprise historique en trois, puis finalement deux entités, multipliant les CEO.
Un élément intéressant est le titre du ministère qui a la tutelle des chemins de fer. Jusqu'aux années 1990, le rail reste logiquement sous la tutelle d’un ministère des Communications. La nouvelle réforme de 1991 sur les entreprises publiques, en parallèle avec la régionalisation des routes et canaux, entraîne alors le rail sous le vocable « d’entreprise publique », chère à la gauche politique afin d’affirmer le caractère étatique de l’écosystème ferroviaire. L’arrivée des écologistes en 1999 change la donne en rebaptisant la tutelle de «Transport & Mobilité », probablement le choix le plus logique. Le retour du centre-gauche dans les gouvernements successifs réintègre le vocable « entreprise publique » pour finalement en revenir au « Ministère de la Mobilité » en octobre 2014 avec un gouvernement de centre-droit.
Frédéric de Kemmeter
Train & signalisation - Obser-vateur ferroviaire depuis plus de 30 ans. Comment le chemin de fer évolue-t-il ? Ouvrons les yeux sur des réalités complexes de manière transversale